La méthode traditionnelle met la compréhension orale avant la production. Celle-ci est
constituée essentiellement de répétitions, de reformulations et de commentaires. Les élèves écoutent le document,
en général en entier et disent ce qu'ils ont compris. Puis on travaille certaines répliques selon leur intérêt,
non pas tant du point de vue communication mais plus pour les commentaires qu'elle peut susciter.
Cette façon de procéder a plusieurs défauts : d'abord, elle ne fait pas travailler la langue de communication à la 1ère et 2ème personne,
mais plutôt la langue du commentaire. La phase de reformulation n'est plus alors qu'une activité
purement scolaire, plus souvent faite sur la phrase de commentaire que sur la réplique elle-même. On n'apprend donc pas à nos élèves à réagir spontanément à une situation de communication.
Ensuite, elle enferme les élèves dans une seule production, celle de l'enregistrement. Quand ils l'ont entendue, pourquoi en chercher une autre?
De plus, un élève qui n'a pas compris l'enregistrement est dans l'incapacité de s'exprimer. On encourage ainsi les élèves, surtout
les plus faibles à se cantonner à une attitude passive.
Nous proposons une nouvelle façon d'aborder ces dialogues : l'oral-audio, plaçant ainsi la production au premier plan.
Nous suggérons de mettre en place une simulation de communication réelle. Les élèves découvrent le dialogue au fur et à mesure,
comme dans une vraie conversation. Ils prennent la place du personnage, et leurs productions prennent enfin du sens : ils jouent à être
le personnage.
Contrairement à la méthode traditionnelle qui fait passer du discours direct au discours rapporté, ce qui revient à très peu
travailler l'anglais oral et à créer oralement de l'anglais écrit, nous préconisons de faire l'inverse, à savoir de donner le "trigger" sous forme
de discours rapporté et de faire produire la réplique au style direct aux élèves. De cette façon, ils lisent de l'anglais écrit , et produisent
oralement de l'anglais oral, ce qui est tout de même plus logique que l'inverse...
Certaines répliques présentent une information nouvelle que les élèves ne peuvent pas inventer. Nous trouvons là une
occasion de faire un vrai travail de compréhension orale, redonnant à la compréhension sa
vraie place au sein du flux de communication.
Phases possibles de la mise en oeuvre :
a- Déclencheur : donnée d'informations permettant aux élèves d'établir des hypothèses sur le contenu de chaque message qu'il va entendre.
b- formulation de ces hypothèses par des tentatives de productions orales spontanées au niveau réel de compétence des élèves.
c- écoute et vérification des hypothèses et réactions libres des élèves, répétitions, reformulations, expression d'idées personnelles,
d- visualisation du script.
e- modèles de commentaires possibles venant expliquer l'implicite et le vrai sens du message oral.
Exemple 1 : 6ème (Top 6 Nathan U1S2 Mini-story)
Cliquer ici pour télécharger un extrait du diaporama : oralaudio_6.pps
Le dialogue est travaillé réplique après réplique. Il est important que les élèves soient
habitués à toujours trouver les informations dont ils ont besoin au même endroit sur l'écran.
Grâce à un logiciel de présentation assistée par ordinateur tel que Powerpoint ou Impress dans la suite OpenOffice,
les diapositives sont animées et pendant le cours l'intervention du professeur sur l'ordinateur se limite à un
simple clic de souris n'importe où sur l'écran. Il peut ainsi s'occuper des élèves sans avoir à se préoccuper de l'ordinateur,
et sans jamais tourner le dos aux élèves.
Les enregistrements sont numérisés et chaque réplique découpée. Par un clic sur l'image du haut-parleur, le professeur
la fait écouter.
En haut à gauche se trouve le déclencheur, ici une phrase en anglais. Cette phrase doit être simple et compréhensible et ne pas rajouter
une difficulté. Cependant il est utile que les élèves puissent être exposés au maximum d'anglais et en particulier se familiariser très vite avec certains verbes du discours
rapporté en particulier. Dès le début de 6ème, ask, answer, say, tell, etc sont introduits.
Les élèves regardent l'image et lisent la phrase déclencheur. Cette phase de découverte ne dure qu'une ou deux secondes.
L'image du microphone en haut à droite clignote quelques instants, signe que c'est à eux de prendre la parole et tout de suite ils sont sollicités. Ils doivent se lancer à dire ce que
le personnage pourrait dire en anglais dans cette situation.
Les autres répètent la phrase, la corrigent si elles leur semblaient fausses, ou en proposent une autre.
Exemple 1 : 6ème (Top 6 Nathan U1S2 Mini-story)
Ce n'est qu'après avoir pris la parole par personnage interposé que l'on écoute la réplique enregistrée. Dans cette
situation précise, ce déclencheur a déjà été vu, et la phrase ne devrait pas poser de problème. L'enregistrement
sert ici à une mise au point phonologique.
Afin de fixer le rapport oral/écrit, la phrase apparait après tout le travail oral.
Le travail sur cette réplique n'a duré qu'une minute ou deux environ, pendant lesquelles quasiment tous les élèves
ont été sollicités. Un rythme très élevé doit être maintenu pendant cette phase de production intensive.
Exemple 1 : 6ème (Top 6 Nathan U1S2 Mini-story)
Les répliques s'enchainent rapidement. Elles sont présentées en général deux par deux sous forme de mini-dialogues,
afin de conserver leur valeur communicative.
Il s'agit ici pour les élèves de répondre à la place du personnage Terry.
Problème : ils connaissent déjà la formulation , mais pas le nom du personnage. Ils doivent donc dire au professeur une
phrase apprise (et qu'ils peuvent retrouver sur un panneau mural) telle que : "Sorry, we don't know."
Exemple 1 : 6ème (Top 6 Nathan U1S2 Mini-story)
On fait écouter la phrase pour que les élèves découvrent l'information nouvelle. Le travail de compréhension orale
prend donc toute sa valeur communicative. Les élèves écoutent et doivent entendre et répéter le nom (peu commun ici)
du personnage.
Le travail de production reprend normalement ensuite. Le script est affiché après le travail oral.
Exemple 1 : 6ème (Top 6 Nathan U1S2 Mini-story)
Ici les élèves doivent dire de quel pays ou de quel nationalité est le personnage. Les élèves de 6ème ne reconnaissent pas
nécessairement la carte de l'Inde et les productions seront des hypothèses quant au pays d'origine, sous la forme :
"Is he from ... ?" Si aucun ne trouve, on écoute la réplique.
Comme d'habitude, écoute de la réplique, mise en place phonologique puis affichage du script.
Toutes les répliques sont travaillées systématiquement de cette façon. Le dialogue est aussi découpé en différentes parties. Des pauses sont
opérées à la fin de chaque partie pour le travail de mémorisation. Voir la page consacrée à cette phase.
Exemple 2 : 3ème (Move Up Nathan )
Cliquer ici pour télécharger un extrait du diaporama : oralaudio_3.pps
Le travail commence par la description de l'image. Les élèves connaissent déjà le personnage de Debra.
Exemple 2 : 3ème (Move Up Nathan )
Cette séquence a pour thème les vacances. Voir la section consacrée à la mise en place d'une séquence de travail,
du début à l'objectif final d'une Prise de Parole en Continu.
Situation : commander dans un café. La réplique elle-même ne présente pas beaucoup d'intérêt. La faire écouter
d'abord pour la compréhension suivie de reformulations intervenant après l'écoute comme il est traditionnel de faire
s'apparente à rien d'autre qu'un exercice purement scolaire.
Ce que nous proposons, c'est de laisser les élèves prendre la place des personnages, et de s'exprimer en anglais, comme s'il
s'agissait d'une vraie conversation.
Quand le micro apparaît, ils se lancent. Le professeur peut les aider à trouver des formulations diverses, si nécessaire.
A noter que cette situation sera bien entendu réintroduite deux ou trois fois dans l'année.
Exemple 2 : 3ème (Move Up Nathan )
Les élèves ont le droit de proposer une autre formulation, de corriger celles de leurs camarades si elles leur
paraissent erronées, ou simplement d'en répéter une. La seule chose interdite, c'est de rester silencieux.
Quand les productions des élèves ont été suffisamment travaillées et répétées, on écoute l'enregistrement qui sert de modèle
phonologique. On portera une attention toute particulière à l'intonation la plupart du temps descendante, et difficile à
reproduire pour les élèves.
Exemple 2 : 3ème (Move Up Nathan )
Situation similaire à la première, qui permet de réinvestir les formulations vues précédemment, avec une légère différence, puisque
Debra ne commande pas de Coke. Aux élèves de trouver comment exprimer cette différence.
Exemple 2 : 3ème (Move Up Nathan )
Si la réplique n'a pas été trouvée, ce qui a été le cas dans mes 2 classes de 3ème cette année, un travail de compréhension
orale de détail a lieu ici.
Cette leçon est une des premières de l'année et les élèves ne sont peut-être pas habitués au repérage des mots accentués dans
une chaîne parlée. On veillera donc à effectuer ce travail chaque fois que la réplique n'a pas été produite par les élèves et
qu'elle s'avère difficile à comprendre pour une majorité d'entre eux.
Principe général : l'anglais est une langue accentuelle, contrairement au français. Les élèves doivent donc apprendre à repérer
les mots accentués porteurs de sens et prendre l'habitude de ne pas se focaliser sur les "petits mots" qu'ils risquent de ne pas
percevoir.
On peut leur demander : "How many stresses?", puis tracer au tableau le schéma accentuel (j'emploie le système
traits-points). On entoure les mots poly-syllabiques et on leur demande de nous donner seulement les mots accentués, sans s'occuper
des autres, afin qu'ils comprennent qu'ils suffisent pour comprendre la phrase.
Exemple 2 : 3ème (Move Up Nathan )
Ex : you enjoyed your American holiday, didn't you ?
Quand ce travail de repérage des mots accentués sera devenu une habitude, on mettra en valeur le fait qu'un des mots accentués
a plus d'importance que les autres. Il est situé vers la fin de la phrase et au sommet du schéma intonatif. C'est l'information
nouvelle de l'énoncé, que les élèves doivent apprendre à repérer.
Les cinquante répliques sont faites en 2 cours, le rythme doit donc être très rapide.
Certaines répliques intéressantes pour leur valeur "communicative" feront l'objet d'un travail de mémorisation en classe. Voir la rubrique consacrée à cette phase.
Exemples d'énoncés et de déclencheurs :
Exemples d'énoncés et de déclencheurs :
Exemples d'énoncés et de déclencheurs :
Tout le dialogue est travaillé de cette façon, à l'exception de quelques répliques que les élèves ne peuvent trouver, comme
celle-ci. Elles ne sont pas produites par les élèves, mais travaillées en compréhension, puis pour une mise au point phonologique.