Entrainement intensif à l'expression orale : les ASSE

Activités de Simulation Situationnelles et Enonciatives


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Exemples
 
Introduction
Notre méthode repose sur la recherche d'une production orale la plus abondante possible par une simulation de communication réelle. Pour cela nous avons besoin de déclencheurs efficaces qui fournissent aux élèves en un instant le "quoi dire" afin qu'ils se concentrent sur le "comment le dire". Quel meilleur vecteur peut-on trouver pour cela que le français ?
Alors le retour de la traduction et du thème?
Oui et non.
Les recherches neurologiques ont montré que chez les enfants bilingues les deux langues se mélangeaient au sein de la même zone du langage dans le cerveau. Dans le cas d'enfants qui apprennent une langue étrangère, comme c'est le cas pour tous nos élèves, la langue nouvelle s'installe dans une zone différente du cerveau. Ce qui confirme ce que nous avons tous constaté, même pour tous ceux d'entre nous qui maitrisons une deuxième langue sans être bilingues, à savoir que le passage par la L1 est une réalité. Nous ne ferons pas de nos élèves des enfants bilingues et le passage par la case français est donc inévitable. Il ne faut pas lutter contre, mais au contraire aider à rendre ce passage le plus "smooth" et automatique possible.
Parler, communiquer, c'est avoir une idée à transmettre et la coder dans un certain système linguistique. C'est exactement ce que nous faisons dans nos ASSE : la phrase en français permet à nos élèves de savoir ce qu'ils ont à dire et au moins pouvons-nous être assurés qu'aucun problème de compréhension ne se posera et qu'ils pourront se concentrer sur l'énoncé anglais à produire.
La phrase française reste affichée 2 secondes, puis clignote et enfin disparait. L'idée à transmettre reste, et la traduction mot à mot est impossible. Avec un transparent, on prendra soin de cacher le déclencheur en français au bout de quelques instants.
Il ne s'agit en aucun cas de thème grammatical, encore moins littéraire. Le choix des énoncés devra se porter sur des tournures idiomatiques et authentiquement communicatives, pour lesquelles bien souvent la traduction littérale est impossible. Il est fondamental également de rester dans le cadre des documents étudiés et d'utiliser largement les pré textes, les post textes ou les ellipses, c'est-à-dire les parties manquantes, et de chercher avant tout le rebrassage programmé et calculé, la remise en circulation d'éléments déjà vus. Nous prônons un enseignement spiralaire, et pour cela les ASSE jouent un rôle primordial.
 
"Dunno time"
Pour obtenir des résultats il faut que tous les élèves, sans exception, produisent de l'anglais. Dans un schéma traditionnel les élèves qui souhaitent rester inactifs dans leur coin y parviennent fort bien. Il faut donc trouver un autre fonctionnemement de classe pour s'assurer que tous travaillent, même les plus rétifs.
Normalement les élèves qui lèvent la main sont ceux qui savent, qui ont une réponse à donner. Quand nous annonçons "Dunno Time", c'est l'inverse, ceux qui lèvent la main sont ceux qui ne savent pas, qui n'y arrivent pas, à qui il manque un mot. Ils lèvent la main pour demander au professeur de les aider.
Quand plus aucune main n'est levée, tous les élèves sans exception doivent être capables de produire leur énoncé, puisqu'ils ne lèvent plus la main. La réponse "Ben, chais pas moi." (d'où le nom...) ou pire "Pfft" avec un haussement d'épaules est bien évidemment inacceptable. A ce moment donc, c'est parti. Les élèves ont le droit de produire un énoncé nouveau, de modifier celui d'un de leurs camarades s'il leur paraissait erroné ou simplement d'en répéter un. La seule attitude interdite, c'est de rester silencieux.
Comme pour toutes nos activités, maintenir un rythme élevé est essentiel. Un dialogue de 40 répliques doit être fini en 1 heure, voire 1h30 mais pas plus. Il faut solliciter le maximum d'élèves, et nous pouvons être certains que tous les élèves se sont confrontés aux phrases et les ont produites dans leur tête, même s'ils ne sont pas interrogés. Faites le calcul : 40 phrases produites par 30 élèves = 1200 phrases produites par les élèves en 1 heure.
 
Mise en oeuvre : ASSE orale, 3ème
 Cliquer ici pour télécharger un extrait du diaporama : asse_oral_3.pps
Quand les règles du "dunno time" ont été clairement fixées, la première phrase apparait, clignote, puis s'efface au bout de quelques secondes. Les élèves doivent être attentifs et la lire rapidement.

 
Mise en oeuvre : ASSE orale, 3ème
Quand la phrase a disparu, les élèves qui n'arrivent pas à faire la phrase en anglais lèvent la main et demandent (en anglais) une aide au professeur qui répond (en anglais) à toutes les questions.

Quand plus aucune main n'est levée, le professeur sollicite des élèves qui proposent leur phrase. Une discussion (en anglais) peut intervenir si les élèves ne sont pas tous d'accord.

Le maximum d'élèves doit être interrogés en un minimum de temps. Le traitement d'une réplique ne doit pas excéder 2 à 3 mn.
 
Mise en oeuvre : ASSE orale, 3ème
Quand on pense avoir atteint une exploitation suffisante de la phrase, la phrase en anglais préparée par le professeur est affichée.

Il est très important de dire aux élèves que cette phrase n'est qu'un modèle, mais que celles qu'ils ont eux produites sont tout aussi acceptables. Ce n'est pas un cours de maths, il n'y a pas qu'une seule réponse, qu'une seule façon de dire quelque chose. Il faut évidemment valoriser la prise de risque, et être positif quand un élève propose une reformulation.

Toute l'activité se déroule selon ce principe.
 
Exemple : Début d'une ASSE orale, 3ème :
 
Exemple : Début d'une ASSE orale, 5ème :
 
Exemple 3 : ASSE écrite 3ème
 Cliquer ici pour télécharger un extrait du diaporama : asse_ecrit_3.pps
Le principe est le même, mais s'ajoute en plus un passage par l'écrit.

Il s'agit toujours d'une simulation de situation de communication réelle. Les élèves prennent la place du personnage et doivent écrire un e-mail. L'activité intervient à la fin d'une séquence consacrée à ce personnage.

A noter que s'il s'agit ici d'une simulation, d'autres occasions d'écrire de vrais e-mails interviendront au cours de l'année.
 
Exemple 3 : ASSE écrite 3ème
La mise en oeuvre de l'activité est assez proche d'une ASSE orale : le déclencheur apparait 2 secondes, clignote, puis disparait. Les élèves qui lèvent la main sont ceux éprouvant des difficultés à trouver la phrase en anglais.

Quand plus aucune main n'est levée, tous sont donc capables d'écrire la phrase.

On peut, comme c'est le cas ici, réserver des énoncés plus faciles aux élèves plus faibles.
 
Exemple 3 : ASSE écrite 3ème
La suite se passe à l'oral, comme pour une ASSE normale.

Pour finir, le modèle préparé par le professeur est affiché, tout en leur précisant que les phrases qu'ils ont trouvées peuvent être tout aussi acceptables.
 
Exemple 3 : ASSE écrite 3ème
L'activité se déroule ensuite de la même façon pour chaque réplique. Comme il faut ajouter le temps d'écriture, le nombre de phrases à trouver est plus restreint. >