Mettre l'accent sur l'utilisation de la langue :
- Apprendre à agir
- Agir pour apprendre
Tout acte de parole répond à un objectif et remplit une tâche. On ne parle pas pour ne rien dire (enfin, en général...).
Adopter une approche actionnelle dans notre enseignement, c'est entraîner nos élèves à accomplir des tâches à l'aide de l'outil linguistique, de la plus élémentaire, faire passer son message dans un énoncé unique, jusqu'à la réalisation en groupe d'un projet complexe à long terme.
Loin de la vision pragmatique anglo-saxonne d'une langue utilitaire où un acte de parole répond à un besoin (les petits anglais iront faire du tourisme en France? On leur apprend donc l'ABC du parfait touriste). Loin de la vision française d'une langue intellectuelle où un acte de parole transmet une idée (hégémonie en cours de langue du commentaire par une personne extérieure à l'acte de communication, à la 3ème personne, et en oubliant les 1ères et 2èmes, pourtant essentielles à la communication).
Un acte de parole peut répondre à un besoin, certes, peut transmettre une idée, sans aucun doute, mais il véhicule aussi et peut-être surtout des sentiments et des émotions. Dans une conversation il n'y a pas d'énoncés neutres et nos élèves doivent savoir exprimer ces sentiments et émotions, et pas seulement les commenter. Nous devons apprendre à nos élèves à envisager une langue dans toutes ses dimensions.
Elargir la vision traditionnelle d'une 'perspective' ou 'approche' qui se résume trop souvent à la Tache Finale, et qui tendrait à nous enfermer dans une méthodologie, aussi innovante soit-elle. Alors Tâche Finale, certes, mais pas seulement. Dans le mot 'actionnelle' il y a avant tout l'idée que l’ennemi n°1 du professeur de langues c'est la passivité des élèves. C'est l'idée qu'on apprend une langue en l'écoutant et en la parlant, en se lançant à créer dans la langue étrangère, le plus souvent possible. L'élève apprend à agir et il agit pour apprendre. Affirmons enfin que l'Interaction Orale est l'activité langagière principale. On passe la majeure partie du temps d'utilisation d'une langue à la parler avec d'autres : nous sommes des acteurs sociaux, selon le terme du CECRL.